• Description

Pour ce 14 décembre, quatorzième case du calendrier de l’Avent, ouvrons la porte du chagrinier. Le chagrinier, figure méconnue, travaille… le chagrin. Oui, oui : il prépare une peau en chagrin ! À l’origine, ce « chagrin » n’a rien de mélancolique : c’est un cuir grenu, obtenu sur peau de chèvre. On l’a imité avec du cheval, du mulet ou de l’âne – bref, tout ce qui passait à portée de couteau. De ce cuir rugueux on faisait des étuis, des malles, des coffrets, mais surtout des reliures de livres et des revêtements de boîtes et de coffres.

Avoir une peau de chagrin signifiait donc posséder une peau rude, granuleuse, pas franchement engageante au toucher.

Et pourtant, l’expression « diminuer comme peau de chagrin » ne vient pas de ces artisans obstinés à grener du cuir. Elle nous arrive tout droit de Balzac, qui en 1831 publie La Peau de chagrin. Dans cette nouvelle, la peau est magique : elle exauce les vœux, mais se réduit à chaque souhait réalisé. Rien à voir, donc, avec la rugosité de la chèvre – sauf peut-être le vœu secret de l’animal de ne pas finir en reliure…