Pour ce 13 décembre et cette treizième case du calendrier de l’Avent, ouvrons la porte à un métier disparu, dont l’héritage lexical n’a rien de très flatteur : le brigandinier.
Le brigandinier, c’était l’artisan et marchand de… suspense insoutenable… la brigandine. Oui, rien de plus, rien de moins.
Cette petite cotte de maille, prisée des fantassins parce qu’elle était légère et bon marché, se composait d’un pourpoint de toile et de cuir, recouvert tantôt de lames, tantôt d’écailles d’acier, parfois même de peaux ou d’étoffe. Bref, une armure de fortune qui faisait illusion sur le champ de bataille. Autant dire qu’aujourd’hui, on ne la croise plus que dans les musées… ou dans les rêves des amateurs de reconstitution médiévale.
Les premiers à enfiler cette cotte de maille furent les brigands — des soldats à pied, souvent mercenaires. Et comme tout mercenaire digne de ce nom, ils savaient profiter des désordres de la guerre pour arrondir leurs fins de mois… à coups de pillages et de rapines. Résultat : leur réputation a si bien collé à la peau que le mot brigand est devenu synonyme de malfaiteur. Une reconversion linguistique fulgurante, mais pas franchement enviable.
Aujourd’hui, les journalistes n’emploient plus ce terme pour désigner les délinquants modernes. Mais le mot, lui, reste bien vivant : preuve que les brigandinier ont disparu, mais que leur héritage lexical, lui, continue de faire carrière… à défaut de gloire.