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11 décembre, onzième case du calendrier de l’Avent : le droguiste.

  Ah, le droguiste… Non, pas celui qui vous attend au coin de la rue avec un sachet douteux. Le droguiste, c’était le marchand de drogues — mais attention, pas celles qui font danser les neurones, plutôt celles qui faisaient travailler les pharmaciens, les teinturiers et les chimistes. Bref, l’artisan du sérieux, pas du stupéfiant, qui fournissait la matière première nécessaire à leur travail.

Et le droguier ? Une boîte portative, soigneusement compartimentée, où l’on rangeait ces précieuses substances. L’ancêtre chic de la boîte à épices, version laboratoire.

Car oui, la drogue a fini par désigner aussi les épices. De la cannelle au poivre, tout était drogue. Autant dire qu’un curry bien relevé aurait pu passer pour une expérience chimique.

Mais comme toujours, la langue adore glisser vers le péjoratif : la drogue devient ce qui est mauvais, bancal, ou carrément inutile. Une table qui tremble ? Une drogue. Un drap miteux ? Une drogue. La misère du mobilier, en somme.

Quant au drogueur, figure familière, c’était ce médecin qui avait la main lourde sur l’ordonnance. Trop généreux pour être honnête : il prescrivait à la pelle, comme si la guérison se mesurait au poids du papier.