Pour ce 9 décembre et cette huitième case du calendrier de l’Avent, penchons-nous sur le cas du chineur. À l’origine, rien de très romantique : c’était simplement la personne chargée d’appliquer la couleur sur la chaîne des étoffes. La chaîne, pour mémoire, ce sont ces fils tendus entre deux rouleaux du métier à tisser, à travers lesquels on fait passer la trame. On le fait toujours, d’ailleurs. L’idée étant de colorer les fils de la chaîne de différentes manières pour, en les disposant savamment, obtenir un joli dessin. Bref, un travail de précision.
Aujourd’hui, le chineur n’a plus grand-chose à voir avec les rouleaux et les fils : c’est celui qui écume les brocantes. Rien à voir, donc.
Par ricochet, le mot a pris une teinte plus sombre : en argot, le chineur est devenu un filou, un petit malin qui « améliore » frauduleusement la valeur apparente des objets avant de les refourguer.
Et par un autre ricochet encore, le chineur est… une personne moqueuse. Oui, carrément.
Le rapport avec la couleur des chaînes d’étoffe ? Aucun, évidemment. Mais qui sait, peut-être qu’il y en a un, bien caché, réservé aux initiés. Moi, je ne le vois pas.