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Pour la 6ᵉ case du calendrier de l’Avent, en ce 6 décembre, chaussons nos sabots et allons courir la campagne avec les goureurs et les goureuse.

Non, ce n’est pas une faute de frappe : il s’agit bien d’un G et non d’un C. Les goureurs, que faisaient-ils donc ? Ils trottaient de village en village pour vendre leurs précieuses denrées. Pas de grandes maisons d’épices, mais de modestes colporteurs, de petits épiciers ambulants. Leur trésor ? Le poivre, le sel et quelques autres condiments qui faisaient frémir les papilles.

Aujourd’hui, le poivre est banal, il traîne sur toutes nos tables. Mais souvenez-vous : autrefois, c’était une épice rare, venue d’Inde, si précieuse qu’elle servait de monnaie d’échange. Certains offices étaient littéralement « payés en épices ». Pendant des siècles, les Vénitiens ont verrouillé le commerce, jusqu’à ce que Vasco de Gama vienne mettre son grain de sel — ou plutôt son grain de poivre — dans l’affaire. Résultat : le prix s’effondra, et dès le XVIᵉ siècle, les bourgeois et aristocrates purent enfin poivrer leurs ragoûts. Le petit peuple, lui, dut patienter encore un peu avant que le poivre ne devienne vraiment populaire.

Et comme souvent, la réputation des goureurs prit un virage douteux : avec le temps, on en vint à appeler « goureur » tout commerçant qui roulait ses clients dans la farine… ou dans le poivre de mauvaise qualité. Bref, ils trompaient leurs clients sur la qualité de leur marchandise.