• Description


Pour le cinquième jour de décembre, parlons d’un métier qui n’a pas totalement disparu, mais qui a simplement changé d’étiquette : le paillasse.

Tout le monde connaît la paillasse, ce grand sac plat bourré de paille (oui, d’où le nom, on ne s’est pas foulé) sur lequel on s’allongeait pour dormir. Parfois posé sur un sommier avec une literie digne de ce nom, parfois jeté à même le sol, façon camping médiéval.

Mais ici, oubliez le sommeil réparateur : on reste dans le quotidien, certes, mais on s’éloigne de la paille. Ce qui nous intéresse, c’est la toile qui servait à fabriquer ces paillasses.

Alors non, ne vous emballez pas : il ne s’agit pas d’un obscur artisan spécialisé dans la couture de sacs à paille. Le paillasse, c’était un professionnel vêtu de cette fameuse toile. Et son rôle ? Facile : c’était un bateleur qui imitait maladroitement les tours de force des autres, une sorte de clown de service, le prototype du comique qui fait rire malgré lui.

Mais le paillasse avait aussi une fonction plus sérieuse (enfin, façon de parler) : dans les théâtres forains, il attirait le public à coups de farces et de boniments, histoire de convaincre les badauds que le spectacle valait le détour. Et ça, figurez-vous, c’est un métier qui existe encore aujourd’hui.

Évidemment, la tradition a fini par migrer vers un autre grand théâtre : la politique. Là aussi, le paillasse amuse la galerie, change d’avis comme de chemise et fait semblant de tenir debout sur son sommier idéologique. Bref, le paillasse n’a jamais vraiment disparu… il s’est juste recyclé.