Aujourd’hui, quatrième jour du calendrier de l’Avent : pas de profession auréolée — à tort ou à raison — d’une maxime bien sentie ou d’une réputation vaguement sulfureuse. Non, aujourd’hui, place à un métier discret, presque invisible. Enfin… métier, c’est vite dit. Plutôt quatre déclinaisons d’une même énigme : l’abonnataire.
Première acception : l’abonnataire est cet entrepreneur chargé d’un marché par abonnement. Exemple à l’appui, le Journal Militaire Officiel précise que « l’abonnataire choisi par l’armée devait s’engager à ajuster les vêtements des hommes afin qu’ils soient à la taille de chacun ». Autrement dit, pas un métier, mais une charge administrative. Charmant.
Deuxième acception : l’abonnataire, c’est aussi celui qui contracte un abonnement. Là encore, difficile d’y voir une profession. À moins de considérer que signer un contrat soit une vocation.
Troisième acception : celui qui n’est pas encore abonné… mais qu’on s’évertue à faire abonner. Et là, avouons-le, ça commence à tourner au casse-tête.
Alors, où se cache le métier ancien dans cette histoire ?
Réponse : dans la quatrième catégorie, celle des gardiens des maisons-phares.
Ces maisons-phares, bâties entre 1840 et 1860, combinaient une habitation (logique) et une tour carrée ou circulaire, permettant au gardien d’y accéder par tous les temps. Un poste modeste, mal rémunéré, qui contraignait l’abonnataire à cumuler les activités. Maraîcher, vannier, ou parfois… épouse de marin en quête d’un revenu d’appoint. Bref, un métier de survie plus qu’une carrière.